mercredi 4 août 2010

Ne plus être Félix Libris, une heure seulement!


Hier soir vers 23 heures, je longeais la rue de Sèvre pour prendre l’air après un dîner trop arrosé avec Sollers qui m’ennuie toujours autant. Comme dirait Voltaire : « il parle toujours de lui et ne meurt pas ! » L’été, au mois d’août surtout, Paris est propice aux ballades loin du showbiz littéraire international.
En passant près du bon marché, j’entends une voix derrière moi, de consonance américaine, me demander si je ne pouvais pas lui faire la conversation afin de dissuader deux gaillards peu recommandables de poursuivre une approche plus approfondie. Je regarde la tête de la voix : une jeune femme moyennement mignonne tendance moche, mais d’aspect sympathique. Je lui fais la conversation. Et puis, m’apercevant qu’elle ne me reconnaissait pas, je lui propose d’aller boire un verre, en tout bien tout honneur, sans arrière pensée, puisque pour une fois l’occasion se présentait de converser avec quelqu’un sans devoir parler de moi, de ma carrière. Je la fais causer longuement de son métier, de sa famille, de ses rêves, heureux d’être pour une fois de l’autre côté. Juste avant de nous séparer, elle me demande tout de même, désolée de s’être oubliée à ne parler que d’elle : mais qui êtes vous ? que faites vous ?… Je pense que je vais conserver longtemps ce regard interloqué, comme débile, lorsque que je lui confesse, à regret, que je m’appelle Félix Libris, et que je suis qui je suis. Ses copines à New-York ont dû être folles !

1 commentaire: