BERNARD PIVOT N’EST PAS UN INTELLECTUEL

BERNARD PIVOT

N’EST PAS UN INTELLECTUEL

En novembre 2012, lors d'une rencontre à l'Institut Français de la Mode, mon ami Bernard Pivot et moi-même étions sollicités pour commenter certains enregistrements de passages lus à haute voix par différents comédiens français. Bernard, dont les capacités d'analyses littéraires sont généralement faibles, voire réduites à néant, et avec qui je m'efforce plutôt d'aborder principalement l'actualité footballistique, semble (voir photo) particulièrement dérouté à l'écoute de mes propos, pourtant fort didactiques, sur l'erreur d'interprétation que commettent la plupart des comédiens français qui s'inspirent de l'idée préconçue qui consiste à penser que le milieu feutré dans lequel évoluent les différents personnages de La Recherche entraine inéluctablement le choix d'un ton en sourdine, d'un ennui langoureux, alors que, pour ma part, il y a bien une volonté de la part de Marcel de donner une énergie et un souffle intense au phrasé et de rejoindre ainsi sa volonté première d’un "autre moi"  dont il parle si bien dans Contre Saint-Beuve, un ouvrage antérieur à la conception de La Recherche : « Un livre est le produit d’un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes, dans la société, dans nos vices. »

Mais Bernard n’a rien compris à mon analyse sur la mélodie proustienne et fut enchanté quand, une fois la conférence finie, nous avons pu reprendre notre discussion sur Zlatan Ibrahimović.